J'ai toujours détesté l'attitude oh combien polie du personnel des cégeps québécois. Entre les "QU'EST-CE que je peux faire pour TOI?" accompagné de regards blasés et les "Qu'est-ce que tu VEUX? souligné avec un gros soupir, je me suis toujours sentie accueillie très chaleureusement (à prendre avec beaucoup d'ironie).
Depuis mon passage dans cette merveilleuse insitution nationale éducative et oh combien instructive sur la vison des baby-boomers à propos de leur relève, je me suis fais un plaisir d'étiquetter tous les blasés du service à la clientèle avec l'appellation contrôlée : attitude cégep.
Mais là, récemment, il a fallu que j'y retourne (au cégep (temporairement, on s'entend ;)) pour aller chercher quelques précieux papiers-preuves qu'on appelle bulletin.
Et ça n'a pas changé.
La madame, quand je lui ai dit respectueusement : "Bonjour, on m'a dit de vous remettre ce papier", m'a fait la grâce de ne même pas me regarder. Jettant directement et avidement son regard sur la feuille tendue sans même se rendre compte que j'étais là, elle a ensuite fixé résolument l'écran de son ordinateur en agittant frénétiquement la souris à droite et à gauche. Clic, clic, clic.
Comme je lui devais quelques malheureux dollars pour le service de paprasserie, je me disais qu'elle aurait au moins la décence de prononcer une phrase telle que : "Cinq dollars s'il-vous-plait". Le minimum, quoi !
Mais non, la madame, charmante rescapée du milieu des années 80 avec ces cheveux frisés permanentés pas assez et sa couleur orange chimique fougueux (sans compter le veston à épaulettes et la jupe droite jaune moutarde 70), donc, je disais... (elle avait aussi du fameux vernis à oncle, rouge ou rose ou quelque part entre les deux (avec la jupe jaune moutarde 70, c'était extra) (faut ajouter aussi le p'tit rouge à lèvre déteint et l'ombre à paupière mauve printemps écrasée-là (pathétique)) donc, je disais... Mais non, la madame, n'a pas prononcé un mot pour me demander le règlement du paiement. Elle s'est contentée d'agiter la main sur le comptoir du guichet pour réclamer son billet, les yeux rivés à l'écran.
À croire que l'étudiant cégepien moyen est l'équilavent d'un guichet automatique. La madame n'a qu'à placer la main au bon endroit et attendre que la machine fasse son travail. Il y a toujours un petit délais, remarquez, mais la machine 'a pas le choix, elle va le cracher, le billet.
Une caissière d'épicerie qui ferait ça serait renvoyée, une vendeuse aussi. Mais le personnel des cegep, grâce à l'immunité syndicale, peut se permettre de s'exaspérer d'être obligé de travailler alors qu'il est payé pour.
Come on, un p'tit effort !
Finalement, pour conclure la transaction, j'ai eu droit à un p'tit sourire crispé qui annonçait à quel point la madame était contente que je m'en aille pour mieux pouvoir contempler l'admirable mur de béton vert hopital foncé de son bureau minuscule... (Je suis sure que ce n'est pas à cause de la couleur des murs que la madame était bête "attitude cégep" (Y'a jamais d'excuse pour être bête comme ça. Si t'as raté ta vocation, c'est pas ma faute! )
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